« Les clauses de notre contrat ne nous obligent à donner naissance qu’à un enfant seulement, après quoi nous sommes libres de partir ou de rester. En cas d’impossibilité de concevoir, nous sommes tenues de demeurer auprès de nos conjoints deux années entières, au terme desquelles nous ferons ce que nous voudrons… C’est du moins la version des autorités. Il n’a pas manqué de me venir à l’esprit que nos futurs maris n’entendront peut-être pas les choses de cette oreille. »
Le livre se focalise sur la vie de May Dodd qui deviendra une indienne à part entière en se mariant avec un grand chef indien. May relatera tout sur des carnets qui deviendront très célèbres. Elle part vivre avec les indiens en compagnie de tout un groupe de femmes blanches qui essayeront également et avec plus ou moins de succès, de changer leur vie.
« Franchement, vu la façon dont j’ai été traitée par les gens dits « civilisés », il me tarde finalement d’aller vivre chez les sauvages. »
Plus qu’un changement de vision, puisqu’elles vivront au milieu des « sauvages », c’est un changement de réalité qui s’effectuera, réalité de vie au quotidien, réalité de relations sociales, réalité de lutte contre les blancs, leur ancienne communauté. Certaines y parviendront sans mal. Pour d’autres, ce sera plus difficile, les préjugés sociaux ayant la dent dure. Ces femmes accoucheront d’enfant de sang -mêlé, rendant un éventuel retour à la communauté blanche impossible.
« Je respirai son odeur d’homme fort, semblable à une forêt d’automne. Les muscles de ses bras et de son dos donnaient l’impression de robustesse d’une maison aux murs solides. Le rythme de son coeur contre ma gorge me sembla le pouls de la terre elle -même. »
Ce très long roman est passionnant et on n’a aucune envie de le lâcher même si certaines scènes sont dures et présentent une réalité qu’on n’imaginait pas. Une épopée incroyable à laquelle May apporte son courage et son optimisme inébranlables.