Littérature américaine / Roman

Les Furies ABSENCE DE RECONFORT

Auteur : Lauren Groff

Editions : de l’Olivier

Lotto et Mathilde vont se marier, se soutenir, faire l’amour, s’aimer d’un amour véritable et se cacher des secrets. Après la misère étudiante, après la galère des premiers jobs, Lotto va devenir un dramaturge célèbre, aidé en secret par son épouse qui, la nuit, dans son dos, retravaille ses textes. Loto va retrouver la richesse qu’il avait étant enfant. Il va en faire profiter sa femme, leurs amis, sa famille. Leur vie est-elle heureuse ? Ces créations théâtrales les séparent de plus en plus et Mathilde se retrouve de plus en plus seule. Jusqu’à ce jour tragique…

Un couple séduisant qui se rencontre jeune, juste sortis de l’université, les années 1990, un contexte de richesse et de grande métropole, des secrets révélés au fur et à mesure du livre, ce roman possède tous les atouts de la réussite du Grand Roman Américain. Et pourtant… Il manque sans doute une poésie, un supplément d’âme…

Citations :

« Ils s’appelaient Lotto et Mathilde. L’espace d’une minute, ils contemplèrent une mare remplie de créatures pleines d’épines qui, en se cachant, soulevaient des tourbillons de sable. Il prit son visage entre ses mains et embrassa ses lèvres pâles. Il aurait pu mourir de bonheur en cet instant. Il eut une vision, il vit la mer enfler pour les ravir, emporter leur chair et rouler leurs os sur ses molaires de corail dans les profondeurs. Si elle était à ses côtés, pensa-t-il, il flotterait en chantant. Certes, il était jeune, vingt-deux ans, et ils s’étaient mariés le matin même en secret. En ces circonstances, toute extravagance peut être pardonnée. »

« Elle se surprit à penser que la vie avait une forme conique, le passé s’évasait à mesure qu’il s’éloignait du moment présent, à la pointe du cône. Plus on vivait, plus la base s’élargissait, de sorte que des blessures et des trahisons, quasi imperceptibles au moment où elle s’était produites, s’étiraient comme des points minuscules sur un ballon de baudruche qu’on gonfle peu à peu. Une petite tache sur l’enfant frêle se transformait en une difformité énorme sur l’adulte, impossible à franchir et aux bords frangés. »